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Ponts en maçonnerie ou ponts métalliques ?

 

 

Cette question est très ouverte. Elle est fonction de l'environnement du pont, mais aussi des ingénieurs chargés de concevoir la ligne, et du moment où a été mis au point le projet.

Avant l’apparition du béton, quelques éléments sont des critères objectifs qui plaident pour l'une ou pour l'autre solution :

  • pour les grandes portées, le métal s'impose pour des raisons techniques et financières ;

  • l'impossibilité d'établir la ligne selon un tracé rectiligne favorise le choix de la maçonnerie si on peut multiplier les piles ;

  • les ponts biais sont de préférence en métal. ;

  • la difficulté d'accès au chantier peut disqualifier les poutres métalliques ;

  • la provenance et l’éloignement des matériaux est un facteur important pour les ponts en maçonnerie ;

  • la maçonnerie nécessite moins d'entretien sur le long terme ;

  • la hauteur de l'ouverture est aussi un facteur dans la mesure où une voûte est plus épaisse que la poutre ;

  • le type de main d’œuvre disponible peut jouer dans la mesure où les ouvriers ne sont pas les mêmes.

 

La construction d’une ligne de chemin de fer peut durer suffisamment longtemps pour que cette question ait reçu une réponse différente au début et à la fin du chantier. Les ponts construits dans les années 1880 sont métalliques dès que cela est possible, pour des raisons d'économie.

En effet, le rejet du métal s'est accentué d'année en année au profit de la maçonnerie. Cette évolution s'explique d'une part parce qu'il paraissait souhaitable de réduire au maximum les coûts d'entretien qui alourdissaient considérablement les charges d'exploitation d'une ligne de chemin de fer, surtout en zone reculée.

Le 29 novembre 1901, l’ingénieur ordinaire Bérengier note dans un rapport préparatoire: « Il est prévu pour ce premier lot trois ponts d’ouverture supérieure à 20 m. Pour ces trois ouvrages, nous avons prévu des arches en maçonnerie à l’exclusion de tabliers métalliques. Ces derniers en effet, en admettant qu’ils conduisent à une moindre dépense de premier établissement, ce qui est contestable lorsque l’ouverture dépasse trente mètres, sont toujours d’un entretien plus coûteux que les ouvrages en maçonnerie, ils ne présentent jamais les mêmes garanties de préservation et leur stabilité est limitée aux charges pour lesquelles ils ont été calculés ce qui nécessite leur remplacement lorsque ces charges viennent à être dépassées par suite de la modification du matériel ou de la largeur de la voie dans le cas d’une voie métrique à l’origine ».

 

Encore en 1907, un autre ingénieur, Guignard, note à son tour : "Cette exclusion voulue du métal présente l’avantage d’assurer aux ouvrages une durée indéfinie avec des frais d’entretien presque nuls »

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